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Osses

int_ca10.gifSur les Ossètes

Préambule : Le 5 septembre 2004, immédiatement après la tragédie qui a frappé l'école de Beslan en Ossétie du Nord, nous avions envoyé un long communiqué de presse, où nous faisions allusion à l'histoire et la culture ossète. Voici l'extrait de notre communiqué :

La tragique affaire de l’école de Beslan nous amène tout naturellement à expliquer qui sont les Ossètes, ce peuple indo-européen du Caucase, parlant une langue proche de l’iranien ancien et du patchoune actuellement parlé en Afghanistan. Les Ossètes sont les 300.000 descendants  des peuples cavaliers indo-européens de la haute antiquité, les Scythes, les Sarmates, les Sakes et les Alains, dont les sources du Bas-Empire romain font souvent mention. On sait que ces peuples cavaliers indo-européens ont été balayés par les envahisseurs hunno-turco-mongols, venus d’une région sibérienne située au nord de la Mandchourie, leur patrie initiale. Les Alains ont été repoussés vers les montagnes du Caucase, l’actuelle Ossétie du Nord ou “Alanie”. Les autres Alains ont rejoint, dans leur fuite en 370, les tribus germaniques et les ont accompagnées jusqu’en Espagne et en Afrique du Nord. Leur roi Respendial est ainsi arrivé dans la péninsule ibérique. Des éléments de son peuple se sont éparpillés dans toute l’Europe occidentale, en Rhénanie et dans les Îles Britanniques, générant là-bas les légendes arthuriennes (nous y reviendrons, sur base de publications officielles et toutes récentes, émanant des armées polonaise et britannique). Après un affrontement avec les Wisigoths, la couronne des Alains passe aux Vandales, que les cavaliers alains accompagneront en Afrique du Nord. Ils introduisent également une “arme” nouvelle, les chiens de combat, que leurs descendants espagnols utiliseront contre les Maures et dans leurs guerres en Amérique. Les Ossètes, réfugiés dans le Caucase, donneront aussi à Byzance un Magister militium, Aspar. En 1767, ils seront libérés par les Russes. Leur langue sera codifiée par le poète Kosta Xetagurov (1859-1906). L’Académicien français Georges Dumézil sera le plus grand spécialiste des traditions et de la littérature épique des Ossètes (cf. G. Dumézil, Romans de Scythie et d’alentour, Payot, 1978). Toute l’œuvre de Dumézil sur les peuples indo-européens dérive de sa découverte des traditions ossètes, tant celles-ci avaient gardé intact le fonds de notre identité la plus profonde : on mesure pleinement l’importance de ce peuple en suivant la démarche et en étudiant les travaux de Dumézil. Le folklore ossète est proprement époustouflant de beauté et de charme. C’est donc ce peuple admirable que la vermine tchétchène essaie, avec la complicité des Turcs, des Américains, des islamistes et des journalistes  comme ceux du Soir, de génocider, car c’est une démarche proprement génocidaire de tuer de la sorte des enfants, une démarche génocidaire qui se place dans la suite logique du génocide turc contre les Arméniens. Nous lançons un appel solennel à lutter, dans toute l’Europe, de Dublin à Vladivostock, contre ce génocide pluriséculaire perpétré contre les Indo-Européens du Caucase.

À la tenacité turco-tchétchène dans ses entreprises de mort, il convient d’opposer des principes stratégiques clairs : dire par ex. que le Caucase dans son ensemble est soit aborigène (Ibériens, Géorgiens) soit indo-européen (Ossètes, Alains, Arméniens), soit de religion native soit de religion orthodoxe. Les autres peuplements et confessions y sont illégitimes. Cela ne signifie pas que nous refusions le droit de vivre à ces peuplements et confessions; nous affirmons haut et clair qu’ils n’ont tout simplement aucun droit à y déterminer la politique ou à y imposer d’autres lignes de projection géostratégiques et géopolitiques que celles, éternelles, des Scythes, de Rome, de Byzance, des Arméniens, des Croisés et des Tsars russes. Les poussées géopolitiques doivent s’élancer là-bas du Nord vers le Sud et non du Sud vers le Nord ou de l’Est vers l’Ouest. Pour les peuples européens, c’est une question de vie ou de mort : ceux qui, parmi nous, disent le contraire sont des traîtres ou des fous. Parce que le triomphe d’une géopolitique turque impliquerait l’étouffement définitif des Européens dans leur presqu’île ou des Russes dans la zone peu écouménique des forêts et des toundras. En tant qu’Européen, on ne peut être à la fois sain d’esprit et vouloir cet étouffement, cette mort lente.

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carto_10.jpgOssétie du Sud et Géorgie : quelques repères pour mieux comprendre

La Caucase est une région d’Asie Centrale à la géographie et à l’histoire complexe. Le Dr Pierre Richart nous apporte ici un éclairage sur cette région du monde où la Russie et la Géorgie ont eu un différent en Ossétie du Sud en 2008.

[Ci-dessus : carte montrant la zone des hostilités entre Russes et Géorgiens en 2008. L'Ossétie (ou Alanie, qui vient des Alains) se situe dans le Caucase. En fait, suite à un découpage arbitraire de Staline, il y a 2 Osséties : celle du Nord qui fait partie de la Fédération de Russie, et celle du Sud, qui fait partie de la Géorgie. L'Ossétie se situe donc du Nord au Sud entre la Russie et la Géorgie, et d'Est en Ouest entre la l'Ingouchie et la Kabardino-Balkarie]

Le Caucase est une région montagneuse aux confins de l’Europe et de l’Asie. Elle s’étend sur 1200 km, coincée entre deux mers chaudes, la mer noire et la mer Caspienne.

Cette région qui culmine à 6542 m. (Mont Elbrouz) est divisée en 2 :

  • La Transcaucasie au Sud, qui comprend la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan,
  • La Ciscaucasie au Nord appartenant à la Fédération de Russie

Même russifiée, celle-ci n’est pas un bloc homogène et comprend d’ouest en est :

  • Les républiques paisibles de Karatchaiévo-tcherkessie et Kabardino-balkarie,
  • Les républiques d’Ossétie du Nord, d’Ingouchie, de Tchétchénie et du Daguestan, plus turbulentes.

Cette région est une mosaïque d’ethnie (plus d’une dizaine, avec des peuples caucasiens, indo-européens et turco-mongols) et de religion (une demi-douzaine). Les géographes arabes l’appelaient « la montagne des langues ».

La Géorgie : capitale Tbilissi, environ 6 millions d’habitants pour une superficie d’environ 70 000 km2 (2 fois la Belgique). À la fin du XVIIIe siècle, le royaume géorgien fut intégré dans l’empire Tsariste. Après un court intermède d’indépendance (1917-1921) la Géorgie est incorporée dans le giron soviétique. La Géorgie se déclara de nouveau indépendante le 9 avril 1991. Ce fut d’ailleurs la première république socialiste à faire sécession.

La Géorgie, se divise en une douzaine de grandes régions, comprend les territoires autonomes suivants :

  • La République autonome d’Abkhazie, au nord-ouest,
  • La République autonome d’Adjarie, au sud-ouest,
  • La Région autonome (oblast) d’Ossétie du Sud, au nord.

De ces 3 territoires, seule l’Adjarie peut être considérée comme étant entièrement intégrée politiquement dans les structures de l’État géorgien. En Abkhazie et en Ossétie du Sud, la situation est différente, car les 2 républiques autonomes refusent de faire partie de la Géorgie : l’Abkahzie et l’Ossétie du Sud veulent s’intégrer au sein de la fédération de Russie.

Les ossètes sont les descendants des Alains. C’est un peuple indo-européen (langue iranienne). L’Ossétie, sous domination Russe depuis les conquêtes tsaristes du XVIIIe siècle, a été divisé en 1922 en 2 républiques socialiste soviétiques autonomes, une en Russie (au Nord) l’autre en Géorgie (au Sud).

L’Ossétie du Nord est 2 fois plus grande et 10 fois plus peuplée que l’Ossétie du Sud. Nombreux ossètes ont migré du Sud vers le Nord après la répression Géorgienne 1990-1992 (déclaration ossète d’indépendance unilatérale en 1990).

► Dr Pierre Richart, 8 août 2008. Source : Helps Doctors.

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Ossétie : « Remember, the Kosovo »

Dans le conflit qui oppose la Géorgie, d’une part, à la République séparatiste d’Ossétie du Sud, d’autre part, les États-Unis et l’Occident en général ont pris fait et cause pour la première. En soutenant, elle, les séparatistes ossètes pour des considérations d’intérêts géopolitiques stratégiques pour elle, mais aussi pour des raisons qui tiennent à l’histoire, la Russie a été aussitôt accusée d’agression pour avoir volé à leur secours après l’offensive militaire lancée ce week-end dernier par l’armée géorgienne sur leur territoire.

Pour les Occidentaux, il est clair que la Géorgie, qui nourrit des sympathies prononcées à leur égard, est dans son droit pour ramener les séparatistes ossètes dans son giron et que c’est la Russie qui est en tort en intervenant militairement en faveur de ceux-ci. Sauf que leur indignation et leur interprétation de la légalité internationale sont, comme à l’habitude, marquées du sceau des 2 poids et 2 mesures. Pourquoi en effet s’opposent-ils à la sécession des Ossètes, alors qu’ils ont eux-mêmes ouvert la voie à ce type de revendication en entérinant la proclamation d’indépendance du Kosovo, après avoir contraint militairement la Serbie, dont il faisait partie du territoire national internationalement reconnu, à s’en retirer ?

La Russie n’est pas donc en tort en s’appuyant sur ce précédent contre la Georgie. Il sera en effet difficile à l’Occident de faire condamner « l’agression russe » par le reste de la communauté internationale, qui a exprimé son opposition à son attitude dans l’affaire du Kosovo. La Georgie est d’autant isolée dans le conflit qu’elle a pris le risque de déclencher avec la Russie, qu’il est manifeste que son président a agi sur instigation et encouragement au moins des États-Unis.

La Géorgie fait partie de ces États précédemment intégrés au bloc soviétique, qui ont délibérément opté pour faire le jeu de la politique américaine, consistant à cerner au plus près la Russie par la présence militaire et économique des États sur leurs territoires. Pour Moscou, ce pays se situe dans une région et occupe une situation géographique stratégique si importantes pour ses intérêts nationaux, qu’elle ne peut tolérer que son influence soit supplantée par celle de l’Amérique ou de l’Occident d’une manière générale.

Le président russe, et c’est l’évidence, en plein accord avec son Premier ministre Vladimir Poutine, est déterminé à « crever l’abcès » géorgien au travers de la crise que Tbilissi a malencontreusement ouverte en s’engageant militairement contre les séparatistes ossètes. Une façon de rappeler aux États-Unis et au monde que l’ours russe est sorti de son hibernation forcée provoquée par l’effondrement de l’URSS et qu’il n’est pas recommandé de venir le « titiller » ou le provoquer à ses frontières et dans les zones où sa sécurité nationale est en jeu.

► Kharroubi Habib, Le Quotidien d’Oran, 10 août 2008.

 

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